Interview – Ludovic Morel, le plaisir avant tout

Il fait partie de ces coachs qui marquent les joueurs. Avec une philosophie autant basée sur les rapports humains que sur les qualités footballistiques, Ludovic Morel détonne. Entretien avec un coach sincère, qui respire la joie de partager sa passion.

 

Ludovic, comment êtes-vous devenu entraineur ?

Lorsque je jouais à Rognac en PHA, j'avais 35 ans et le président m'a proposé de reprendre l'équipe en fin de saison en tant qu'entraineur-joueur, chose que je n'ai pas voulu faire. Je n'avais pas envie d'avoir les deux casquettes, je préférais m'investir à fond dans une seule mission.

C'est quelque chose qui vous trottait dans la tête ?

Pas plus que ça. Mais en discutant avec le président, je me suis dit pourquoi pas. Dans un premier temps, dans ma tête j'étais tellement joueur, que je n'y pensais pas. Finalement, j'ai accepté le poste, j'ai basculé de l'autre côté et aujourd'hui je suis le plus heureux. Ça me permet de continuer à vivre aux travers de mes joueurs des émotions, sportives ou humaines. Mes plus belles années ont été celles de joueur. Même si le plaisir est différent, c'est un régal pour moi de pouvoir encore vibrer.

Qu'est-ce qui vous a plu dans ce rôle d'entraineur ?

C'est transmettre ce que j'ai appris à travers mon expérience. J'ai fait sport-études Marseille, j'ai fait deux ans de centre de formation et c'est là que j'ai tout appris, que ce soit techniquement, tactiquement. En côtoyant ensuite en tant que joueur des coachs comme Christian Dalger, Patrick Bruzzichessi ou Galli et Camizuli, j'ai beaucoup appris. Tous ces éléments mélangés à ma propre expérience ont fait l'entraineur que je suis aujourd'hui. J'ai enchainé les diplômes jusqu'au BEF et c'est devenu naturel. Dès la première année, j'ai su que c'était fait pour moi.

"Les rapports humains. J'attachement énormément d'importance à la relation que j'ai avec mes joueurs".

Qu'est-ce qui est important pour vous ?

Les rapports humains. J'attachement énormément d'importance à la relation que j'ai avec mes joueurs. Mon plus grand plaisir est de les voir prendre du plaisir. Je veux qu'on vienne et qu'on parte avec le sourire. On est des amateurs, on vient pour se détendre après une journée de football car la vie n'est pas toujours facile. Après, c'est à moi de leur apporter des éléments techniques, tactiques pour rendre mes séances intéressantes. Je veux leur donner du plaisir, tout en les faisant progresser à ma manière. J'ai vu des joueurs changer, prendre confiance et c'est ma plus grande victoire. Mon but est de fédérer, peu importe la qualité du groupe. Si j'arrive à transmettre mon état d'esprit, je suis satisfait.

En terme de jeu, quels sont vos principes ?

La possession. Depuis toujours, je demande à mes joueurs de jouer, jouer. Et ça passe par ça. J'aime avoir la maitrise du jeu. Je veux prendre du plaisir sur le banc, je veux que mes joueurs en prennent sur le terrain. Bien évidemment, j'essaye de leur apprendre différentes choses, comme les attaques placées, les attaques rapides mais ça passe par le jeu. Quand on est maitre du jeu, sans subir, on peut réaliser de belles choses, mais il ne faut pas avoir peur. On n'est pas là pour balancer, attendre à onze derrière. Ce n'est pas parce qu'on ne prend pas de risques qu'on va gagner les matchs.

Avez-vous eu une équipe avec qui vous avez senti cette plénitude dans l'application de vos principes ?

Oui, au Rove, l'année où on est monté en DH. J'avais un groupe extraordinaire avec des valeurs, une grande qualité technique. Il y avait une grande cohésion. J'ai toujours essayé d'avoir des équipes qui me ressemblaient. Mon recrutement est simple, bien sûr, je regarde la qualité technique, mais surtout, son état d'esprit. Je savais qu'on pouvait gagner n'importe où. Quand on est allé gagner à Saint-Laurent du Var, un favori du groupe, lors le premier du championnat, je savais qu'on allait faire une belle saison parce que j'avais vu, rien que sur ce match, l'intelligence et les qualités de mon groupe.

"A Berre, j'ai senti cet esprit familial qui règne au club, et ça, c'est important pour moi"

Vous venez d'être nommé à Berre, qu'attendez-vous de ce nouveau challenge ?

Il est différent de ce que j'ai connu. Le projet est prometteur. L'objectif est d'aider Max Valentin à monter en DH. Je vais essayer de faire progresser les jeunes, dans la continuité de Doula Omouri. Je vais essayer d'apporter mon expérience, de propulser ces jeunes vers l'équipe première. Et je vais faire en sorte d'avoir un groupe frais et dispo en cas de besoin.

C'est intéressant de repartir dans l'inconnu ?

Je n'ai entendu que du bien de ce groupe. Pour moi, c'est vraiment un super challenge. J'ai eu des propositions mais je ne voulais pas faire n'importe quoi. Quand le président m'a contacté, j'ai senti cet esprit familial qui règne au club, et ça, c'est important pour moi. J'ai dit oui de suite. Il émane de ce club vraiment ce que j'attendais.

 

 

 

 

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