Exclu - Courbis sur GFOOT84

On ne présente plus l’homme qui possède plus de 500 matches de Ligue 1 à son actif. Rolland Courbis a navigué dans de nombreux clubs durant sa carrière de coach. Aujourd’hui il accorde un entretien exclusif à Kader Nasri sur le rôle de l’entraîneur, de Zinédine Zidane ainsi que ses passages remarqués en Algérie notamment. Toujours avec les expressions qui le caractérise. Du coach Courbis dans le texte.

 

Rolland, vous êtes marseillais et vous êtes passé par Endoume en tant que coach. Suivez-vous encore les performances du club ?

Bien sûr, je garde un œil attentif aux performances de ce club. Mais il n’y a pas que lui. Je suis également les résultats d'Aubagne et des clubs amis.

Vous avez la particularité d’avoir entraîné au niveau amateur et au niveau professionnel. Quelles différences avez-vous ressenties entre les deux mondes ?

Les coachs qui bossent en amateur ont un grand mérite. On fait le même sport, avec le même ballon, le même terrain, enfin parfois, mais c’est bien plus difficile d’entraîner un club amateur par rapport à une équipe professionnelle. On ne peut pas voir les mêmes exigences avec des joueurs qui ont une journée de travail dans les pattes. Par exemple, Hakim Malek, avec qui j'ai échangé et qui a connu récemment les deux mondes, fait partie des coachs qui ont les qualités pour réussir au haut niveau.

"Il faut être un entraîneur entraînant, qui entraîne ses joueurs à s’entraîner (sic)"

Justement, quelles sont ces qualités requises pour être un bon coach ?

Pour moi, avant de parler tactique ou système de jeu, la qualité numéro 1 que doit avoir un entraîneur, c’est d’être un meneur d’hommes. Il faut parler au bon moment, s’adapter aux caractères des joueurs. Pour faire progresser les joueurs individuellement et collectivement, il faut être un entraîneur entraînant, qui entraîne ses joueurs à s’entraîner (sic).

Vous nous avez parlé d’Hakim Malek. C’est un coach connu et reconnu dans la région. Par exemple qu’est-ce qui lui manque pour être au plus haut niveau ?

Il lui manque juste un peu de chance et surtout la bonne opportunité. En tout cas, il doit garder cette passion, son enthousiasme pour ce métier si particulier. Je pense qu’il devrait prendre un poste de numéro 2 pendant plusieurs mois avant de devenir naturellement le numéro 1.

"Quand Zizou qui prend la parole, il y a deux oreilles télescopiques qui se dressent"

Comme Hakim Malek, vous avez connu la ferveur du championnat algérien. Qu’est-ce qui change par rapport au monde professionnel français et européen ?

J’ai pris énormément de plaisir en Algérie. La ferveur des supporters est extraordinaire. Un peu comme à l’OM d’ailleurs. Pour te donner une image, si tu faisais match nul dans le derby entre l’USMA et le Mouloudia d’Alger, c’est comme si les deux équipes avaient perdu. Là tu te rends compte de la passion qui anime ce pays.

Dans votre carrière, vous avez connu Zinédine Zidane en tant que joueur et aujourd’hui comme entraîneur. Avez-vous été surpris de ces performances au Réal Madrid ?

Oui je l'ai été agréablement. Ce qu'à fait Zizou à la tête du Real, c’est tout simplement hors-norme. Son originalité, c’est qu’il a su se servir de son passé d’immense joueur dans la manière de communiquer avec son groupe. Benitez avait beaucoup plus d’expérience que lui dans le rôle de coach, pourtant le vestiaire ne l’écoutait pas de la même manière par rapport à Zidane. Je m’explique. Quand Benitez parle, Ronaldo a un quart d’oreille qui se lève. Mais quand c’est Zizou qui prend la parole, il y a deux oreilles télescopiques qui se dressent. 

Coach, pour conclure, est-ce que qu’on retrouvera prochainement sur un banc de touche ?

Ce n'est pas impossible mais il n'y a rien de sûr.

 

Propos recueillis par Kader Nasri

Nos derniers articles