RETRO: MBAPPE CARDONA FIERTE MONEGASQUE

Cardona. Ce nom rappelle forcément des souvenirs à tous les amateurs de football vauclusiens. Mais si aujourd'hui Pascal a raccroché les crampons, son fils Irvin a repris le flambeau avec brio. Meilleur buteur de CFA à 19 ans, il franchit les étapes une à une sous les couleurs de l'AS Monaco. À l'occasion de la trêve hivernale, le jeune pontétien nous a reçus en famille chez lui, pour une discussion au pied du sapin. Portrait.

 

À l’époque où son papa affolait les compteurs avec la CFA du Pontet, Irvin débute le football sous les couleurs jaunes et noires de l’USP. Comme une évidence. Sous la houlette de Marc Laurent son premier coach en foot animation, il fait ses premières gammes. Mais c’est sous la direction de David Bannier et Fabrice Di Natale que le jeune attaquant commence à évoluer : "ce sont eux qui m’ont le plus marqué durant mon passage au Pontet. J’ai beaucoup progressé". Très vite, tout s’enchaîne. Il y a cinq ans, il décide de faire le grand pas en intégrant le centre de formation de l’AS Monaco. Une première étape dans une carrière, mais qui ne l’assure pas d’une place chez les professionnels à l'avenir. Son arrivée est d’ailleurs plutôt compliquée : "je n’ai pas trop joué la première année, c’était difficile". C’est lors de la deuxième saison au centre monégasque que l’attaquant vauclusien a commencé sa véritable progression : "j’étais mieux et j’ai d’ailleurs fini par m’entraîner avec les U19".

Leonardo Jardim à Irvin Cardona : "tu auras ta chance"

C’est dans cette catégorie qu’Irvin a explosé. Vainqueur notamment de la Gambardella face à Lens (3-0), en étant l’un des artisans du succès monégasque avec l’ouverture du score au stade de France, il réalise des saisons pleines avec comme entraîneur Fred Barilaro : "c’est celui qui m’a fait le plus progresser dans mon rôle d’attaquant". Aujourd’hui, Irvin Cardona est meilleur buteur de la CFA à seulement 19 ans, avec onze réalisations. De quoi taper dans l’œil du coach professionnel, Leonardo Jardim : "il est déjà venu me voir pour discuter. Il m’a dit « dans un week-end, une semaine, un mois, un an, je ne sais pas encore, mais tu auras ta chance ». En attendant d’évoluer dans l’équipe Une du club du Rocher, Irvin Cardona continue de travailler avec la réserve : "je veux encore marquer pour espérer intégrer le groupe professionnel le plus rapidement possible".

 

En 2016, le Pontétien aura donc quasiment tout connu. Après la Gambardella, il signe son premier contrat professionnel, le 9 août. Quelques jours plus tard, il est appelé par Ludovic Batelli pour intégrer l’équipe de France U20 aux côtés de Jean-Kevin Augustin, Ludovic Blas ou encore Allan St-Maximin, soit autant de joueurs qui ont déjà foulé les terrains de Ligue 1 : "je suis le seul joueur de la sélection à évoluer en CFA. Ils jouent tous en Ligue 1 ou Ligue 2. C’est pour ça que je me sens prêt pour jouer en L1". Aujourd’hui titulaire indiscutable en CFA, Irvin Cardona a également joué en Youth League avec les U19. Avec toujours autant de réussite (5 buts en six matches), même si le niveau diffère entre ces deux compétitions : "au niveau technique, c’est plus dur la Youth League. Le CFA, c’est un championnat dur physiquement avec beaucoup de duels, mais dans le jeu c’est plus facile". L’acclimatation ne pose donc aucun problème au jeune vauclusien qui a brillé de partout où il est passé cette année.

"Dans le foot, on a presque une relation de pote avec mon père"

Et s’il réussit autant aujourd’hui, c’est aussi car il est très bien entouré. Grand attaquant vauclusien avec Le Pontet, Pascal Cardona, son père, compte beaucoup dans la carrière de son fils. Si la relation père – fils peut parfois être source de pression, c’est tout le contraire chez les Cardona, comme l’explique Irvin : "c’est un peu comme mon modèle. Quand j’étais petit, j’allais le voir au match. J’essaye de reproduire les gestes qu’il avait, ses appels. En tout cas, ça m’a toujours boosté. Il a parfois été dur avec moi mais il m’a toujours apporté des conseils et en aucun cas je me suis mis la pression par rapport à lui. Dans le foot, on a presque une relation de « pote »". Et avec son statut de joueur professionnel, Irvin donne désormais des conseils à son petit frère, Thimothy, qui évolue en U17 Nationaux à Nîmes, lui aussi devant, bien évidemment : "il progresse beaucoup dans son jeu", avoue le Monégasque.

"Avant je n'avais même pas d'équipe préférée. Aujourd'hui je ne rate aucun match"

Pour rajouter encore un peu plus de football dans une vie déjà bien remplie à ce niveau-là, Irvin Cardona partage désormais son quotidien avec une belle-famille très portée sur le ballon rond, elle aussi. En effet, son beau-père n’est autre que Guy Mengual, l’ancien attaquant professionnel passé par Cannes, Nice et Monaco notamment et qui s’occupait des attaquants du Gym lors du passage de Claude Puel sur la Côte d’Azur. Que ce soit dans le Vaucluse ou à Monaco, le football est partout autour d’Irvin Cardona, lui qui n’était pas le premier passionné étant plus jeune : "j’aimais jouer au foot mais je ne regardais pas forcément les matches. Je n’avais même pas d’équipe préférée, ni même de joueur. Maintenant c’est rare que je rate une affiche à la télévision. Je regarde pour le plaisir et aussi pour apprendre".

 

Après une année 2016 incroyable, 2017 pourrait l’être tout autant pour le jeune Vauclusien avec la coupe du monde U20 en ligne de mire. Une compétition qui se déroulera en mai, en Corée du Sud : "ça peut servir de tremplin pour la suite. C’est un très beau tournoi que l’on ne peut jouer qu’une fois dans une carrière", confie-t-il. Dans son club, Irvin Cardona devrait à nouveau évoluer pour franchir la barrière qui le sépare encore du monde professionnel et devenir ainsi le nouveau vauclusien formé à Monaco qui joue en Ligue 1 après Vincent Muratori et Thomas Mangani. C’est en tout cas ce qu’on lui souhaite. Il n’y a plus qu’à espérer que 2017 lui offre cette chance. Car il saura la saisir. Comme il l’a fait à chaque fois.

 

La rédaction

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