Les belles histoires construisent le football amateur. Les combats le rendent encore plus beau. Amoureux du ballon rond depuis tout petit, Guilhem Laget a vu sa passion brisée à cause d'un virus qui lui a paralysé la jambe gauche durant plusieurs mois. Aujourd'hui, le jeune provençal regoûte au plaisir de jouer au football. Dans un tout autre registre. Portrait.
C'est l'histoire d'un jeune passionné. Jusque-là, rien de plus normal dans un sport qui attire des dizaines et des dizaines de minots chaque week-end sur les terrains de l'Hexagone. Sauf que pour cet attaquant de formation, le destin lui a fait prendre une toute autre direction. Il s'explique : "j'ai eu un virus qui m'a empêché de poursuivre le football dans un rôle d'attaquant. Je ne peux pas courir, pas vraiment frapper dans la balle. J'ai mis ma passion de côté pendant un certain temps jusqu'au jour où j'ai pu reprendre". Cela fait quatre ans désormais que Guilhem Laget a repris goût au football dans un rôle bien particulier. Celui de gardien de but. Un soulagement pour celui qui se régalait étant plus jeune : "j'ai toujours joué au foot quand j'étais petit et sincérement je ne pensais pas pouvoir reprendre. Mais au final j'ai eu une possibilité en tant que gardien. J'ai dû m'adapter, je ne tire pas les six mètres notamment mais sur les plongeons cela ne me pose aucun problème". Celui qui a repris à Beaucaire est aujourd'hui le portier de Tarascon et il s'apprête à jouer un quart de finale de Rhône-Durance. Rien que pour cela, il ne regrette pas son choix : "cela fait quatre ans que j'ai recommencé. J'adore vraiment le foot. Je fais du tennis en fauteuil, mais c'est différent. Les émotions ne sont pas les mêmes et puis au foot je peux partager ça avec les collègues".
Après 1 an et demi de tennis en fauteuil, il est numéro 1 français chez les juniors
Le football n'est donc plus la seule discipline pratiquée par ce forçat du sport, qui s'éclate également sur les courts de tennis : "j'ai démarré il y a presque deux ans et là aujourd'hui je suis numéro 1 junior en France. Du coup je m'entraîne quasiment tous les jours. Et dès que j'ai fini, je vais vite retrouver les amis au stade. L'an passé je me suis dit que c'était ma dernière année de foot, mais j'ai craqué et j'ai repris. Par contre l'an prochain ça sera difficile avec le passage en seniors et puis je vais me mettre à fond dans le tennis je pense". En attendant de raccrocher définitivement les crampons, Guilhem Laget espére terminer de la meilleure des manières sa saison avec le FC Tarascon. Et cela commence par le quart de finale face à Barbentane cette après-midi : "je vais profiter un maximum de mes deux derniers mois avec toute l'équipe. Là on joue un match particulier. Ce n'est pas tous les jours qu'on joue un quart de finale de Rhône-Durance et pour le club ça serait historique de se qualifier pour le dernier carré. C'est jamais arrivé", conclut le gardien provençal. Pour celui qui troquera définitivement ses gants contre sa raquette cet été, ce dernier défi est à la hauteur d'un personnage hors du commun dans le paysage footballistique français. En attendant de le retrouver dans les prochaines années sur des compétitions internationales handisports, Guilhem Laget souhaite simplement prendre du plaisir en pratiquant sa passion, le football. Et ça, cela vaut bien de belles émotions entre amis.