C'est un coach bien connu de la Ligue Méditerranée. Après être passé par Manosque, Gardanne ou encore Le Pontet, André Bodji est aujourd'hui à Valensole-Gréoux dans les Alpes-de-Haute-Provence. GFoot84 est allé à la rencontre d'un entraîneur d'expérience qui a cotoyé différents monde au sein même du football amateur.
"Faire passer des messages de valeurs et des principes de jeu"
André, après avoir connu le CFA avec Le Pontet notamment, vous êtes aujourd'hui au niveau districal. Y'a-t-il une différence dans la manière d'entraîner?
Non, il y en a aucune. Ce sont tous des êtres humains et il y a un même objectif à atteindre, à savoir faire passer des messages de valeurs et des principes de jeu. Pour que les joueurs s'améliorent et quelque soit le niveau, il y a un gros travail de pédagogie à mettre en place. Et dans la formation des jeunes joueurs, c'est la même chose.
Justement, on a vu Leonardo Jardim mettre une équipe très rajeunie en demi-finale de coupe de France. Comment jugez-vous ce choix?
Le coach a forcément ses raisons. Et aujourd'hui, même si le résultat est ce qu'il est, si Monaco marque sur sa première occasion, le match peut devenir complétement différent. Au contraire, le PSG a su exploiter l'erreur de son adversaire. Et au football, celui qui pousse l'autre à la faute et qui concrétise cette erreur gagne souvent les matches. En cinq minutes, il y a eu l'action de l'ASM et le but parisien. Le match était plié mais cela servira forcément d'expérience à tous ces jeunes.
Ces dernières années, la vision du football amateur a changé et notamment chez les jeunes où il y a parfois une image négative. À qui la faute selon vous?
Il y a eu un changement de mentalité, mais ce n'est pas la faute des jeunes pour moi. Tous les adultes, on a démissionné sur les valeurs de respect et de comportement. On est à l'époque de l'enfant-roi. Je pense qu'il faudrait que chaque direction de club doit dicter quelles attitudes il faut avoir dans l'enceinte du stade. On a parfois été trop laxistes et c'est ce côté qu'il faut changer. Après l'époque a évolué aussi et je ne suis pas là pour juger car c'est difficile.
"Avant, il y avait la possibilité de rentrer dans l'emploi par rapport au football. C'est très dur aujourd'hui"
Vous avez entraîné au Pontet, à Manosque ou encore à Gardanne. Quelle vision avez-vous du niveau actuel au sein de la Ligue Méditerranée?
On ne peut pas dire que notre niveau est faible. On a des bons joueurs mais on est tributaire de leur passion. Pour arriver à être bon, il faut que tout le monde s'investisse et que les joueurs travaillent bien. Mais ça, c'est pareil dans tous les secteurs d'activité. Que ce soit en sport ou dans la vie professionnelle. Après forcément, il y a les moyens financiers qui entrent en jeu.
Mais aujourd'hui, certains joueurs délaissent le niveau régional pour retrouver le club du village...
Je comprends cette migration. Dans les Alpes, c'est un peu la même chose. Avant, il y avait la possibilité de rentrer dans l'emploi par rapport au football, mais c'est désormais de plus en plus dur. Là encore, il y a une question de moyens. Maintenant, le retour au village s'explique par plusieurs choses. C'est un ensemble. Il y a souvent une bonne ambiance, c'est un peu un autre football en fait. Mais là encore, en étant coach, il y a de la pédagogie à avoir.
Vous êtes actuellement en District 2 dans les Alpes. Que comptez-vous faire l'an prochain?
J'ai repris l'équipe fanion de Valensole-Gréoux il y a quelques semaines. J'étais entraîneur de la réserve auparavant. On va essayer de retrouver l'élite districale. Après moi je n'ai rien prévu encore pour l'année prochaine. J'ai eu quelques sollicitations. Je n'ai pas dit oui. Mais je n'ai pas dit non aussi...