C'est dans une ambiance particulière qu'Endoume va disputer la finale de la Coupe de Provence. Malgré la montée en National 3, le groupe connaitra une refonte complète. Martin Duclos, déçu de l'attitude de la direction, veut que cette dernière rencontre soit celle des joueurs.
Martin, comment abordez-vous cette finale face au SMUC ?
Le club a décidé de se séparer de plusieurs cadres qui ont fait la montée et on vient de l'apprendre cette semaine. On est déçu, il y a pas mal d'interrogations sur le mode opératoire de la direction qui décide d'arrêter une aventure avec un groupe qui a bâti ses victoires sur sa cohésion et son état d'esprit. Le foot crée des liens, certains ont tendance à l'oublier. Cette année, on avait un petit groupe de 14-15 joueurs qui avaient le niveau DH. il a fallu faire avec. Il faut savoir qu'à partir de janvier, beaucoup de joueurs ont joué blessés. Par exemple, Sofiane Ben Ali, qui a 34 ans, a joué avec un genou dans un état catastrophique mais il a serré les dents et fait une saison incroyable parce qu'on ne pouvait pas se permettre de manquer à l'appel si on voulait atteindre nos objectifs. Quand on sait tout ça, on ne peut qu'être déçu et remonté.
Le timing n'est pas idéal non plus…
C'est clair qu'apprendre ça avant une échéance importante, ce n'est pas le top. Le président n'a même pas félicité le groupe pour la montée. Le foot amateur a pas mal de défauts mais il a la qualité de créer de vrais liens entre des joueurs qui viennent du même coin . Cette année, on a tout mis en œuvre pour que l'an prochain, on puisse se régaler à un niveau supérieur et puis finalement, ça s'arrête avec des explications un petit peu floues. On a eu trois entraineurs cette année, il a fallu s'adapter à chaque fois. La saison a été éprouvante physiquement et mentalement. En début d'année le club était présent sur trois tableaux : la coupe de France, le championnat et la coupe de Provence. 10 mois plus tard, on est en finale de coupe de Provence et on termine deuxième du championnat je ne vois pas ce que le club a à nous reprocher.
"Ce serait la plus belle des réponses que pourrait offrir le groupe si on arrivait à gagner cette coupe"
Cette finale est donc l'occasion idéale pour les joueurs de terminer cette aventure humaine sur une bonne note ?
Exactement. Même si on sait que dans quelques années, si on gagne, on ne se rappellera que du vainqueur l'US Endoume, et peut être pas des joueurs. Puis on sait que ce sera notre dernier match ensemble, on a passé la saison à faire des efforts les uns pour les autres on va continuer à faire ce qui a fait notre force en essayant de faire abstraction du reste. Ce serait la plus belle des réponses que pourrait offrir le groupe si on arrivait à gagner cette coupe. On a envie de prouver qu'avec tout ce qu'on a enduré cette année et le peu de considération qu'on a reçu on joue au football pour d'autres raisons que les leurs.
Sur le plan personnel, vous retrouvez le SMUC, un club que vous connaissez bien. Quels souvenirs en gardez-vous ?
J'ai commencé dans ce club à 13 ans. Si je suis resté si longtemps au SMUC c'est parce que c'est un club familial. J'avais de nombreux amis qui jouaient là-bas et qui le sont toujours aujourd'hui. J'en garde un super souvenir; j'ai eu la chance d'y retourner quand j'ai quitté l'EUGA et on avait fait une superbe deuxième partie de saison avec une montée en DHR. Je suis très heureux de retrouver ce club même si les têtes ont pas mal changé depuis deux ans je garde d'excellent rapport avec le SMUC.