Troisième de son groupe en U17 Nationaux, une coupe Pollack, la saison des hommes de Zaki Noubir a été remarquable. Mais le coach marseillais, en bon perfectionniste, ne compte pas rester sur ses acquis et entend bien confirmer la saison prochaine.
Zaki, Quel bilan faites-vous de cette saison ?
Je pense qu'on a répondu au-delà des attentes du club. Qui aurait dit qu'on finirait sur le podium pour une première saison en Nationaux, couronnée d'une coupe Pollack. Je suis enchanté.
Avez-vous été surpris par le niveau ?
C'est sûr que par rapport au niveau DH, c'est différent. Il faut géré les temps forts et les temps faibles, c'est moins "folklorique". Mais surpris, je ne dirais pas ça. Pour les joueurs non plus. J'avais un groupe homogène et prêt à en découdre. Ça fait toujours plaisir de jouer des structures professionnelles chaque week-end.
Le jeu est différent ?
Il y a cette recherche de bien jouer au football. Les centres de formations sont là pour préparer les futurs joueurs de demain. Bien évidemment ça joue bien, mais en tant que club amateur, on a essayé de faire la même chose. Et je pense qu'on n'a pas eu à rougir sur ce plan cette saison.
Y a-t-il eu un déclic ?
Non car on ne s'est pas pris la tête. On a pris match par match. On n'a pas fait de plan sur la comète. On a travaillé dur au départ. Quand on a vu à la mi-saison qu'on était bien placé, on s'est dit pourquoi pas ne pas aller chercher le podium.
"On a eu un gros mental"
Avec le recul, qu'est-ce qui a fait votre force ?
Notre mental. J'étais parti sur des mots d'ordre comme le dépassement de soi, la force mentale, la solidarité et la complémentarité. Quand on voit le scenario de certains matchs, c'est exactement ça. Contre Ajaccio, on est mené 2-0 au bout de 15 minutes et à la fin, on gagne 5-2. En terme de jeu, on a progressé dans tous les domaines. Quand on a une cohésion de groupe, c'est plus facile pour travailler. Il y a eu un progrès collectif.
Certains joueurs se sont fait remarquer, c'est valorisant…
Ça l'est pour le club, pour le staff aussi. C'est grâce au travail des joueurs, à leur investissement. Le collectif a permis de les mettre en valeur. Je récolte les louanges en ce moment mais je ne travaille pas seul. Je tire un grand coup de chapeau à mes préparateurs physiques, Jérémy Raimond et Sébastien Neves, mais aussi mon analyste vidéo Karym Bechari et Lucas N'Tem.
Y a-t-il eu un peu de décompression après la rencontre à Monaco, qui était leader ?
Beaucoup de joueurs sont partis à l'essai à ce moment-là. Ça a usé les joueurs physiquement. Quand on part à l'essai, on donne tout, ce qui est normal. Et quand ils revenaient le dimanche, ils étaient lessivés. On était aussi beaucoup plus attendu et quand on manque de fraicheur, ça se ressent tout de suite. Et ce sont des leçons que je tire pour la saison prochaine.
Le fait de les faire partir en cours de saison comme ça n'est pas perturbant ?
C'est le lot de tous clubs amateurs. L'idée, c'est que les gamins partent dans des structures professionnelles. Ils donnent tellement, que quand on reçoit des sollicitations, on se doit de les laisser tenter leur chance et nous, nous devons faire le dos rond. Mon rôle est de leur permettre d'accéder à cette chance, donc je ne me vois pas les bloquer parce que j'ai un match important le dimanche. Si le gamin a une signature au bout de son essai, je suis le plus heureux.
Comment avez-vous fait pour garder tout le monde mobilisé pour la Coupe Pollack ?
Ce qui a été difficile, c'est que de nombreux cadres étaient absents depuis les demi-finales. Mais on avait fait un pacte pour se retrouver au bout. On l'a fait, le mérite leur revient. Ils ont répondu présent et ils avaient à cœur de ramener le trophée.
Le plus dur la saison prochaine sera de confirmer. Vous serez encore plus attendu…
Je ne vais pas changer mes habitudes. Après le match de la coupe Pollack, J'ai basculé tout de suite sur la saison prochaine. Ce qui est important, c'est de garder ce qui a été bien fait et gommer ce qu'on a fait de moins bien. Mais je ne me prends pas plus la tête que ça. Mon objectif sera toujours de former des garçons, et se maintenir parmi l'élite. Il ne faut pas oublier qu'on est un club amateur.
Sur le plan personnel, l'année a été riche en enseignements ?
Elle a été éprouvante (rires), mais enrichissante. Je suis assez satisfait de ce qu'on a fait. J'étais attendu au tournant, je pense avoir répondu présent. Je ne me prends pas la tête. Je vais essayer de me perfectionner pour devenir encore meilleur. J'ai ma ligne de conduite. Il n'y a pas de secrets. Je préfère rester humble et bosser dans l'ombre, en toute humilité.
Comment travaillez-vous pour la saison prochaine? Où allez-vous cherchez vos joueurs ?
Je me base déjà sur les joueurs que j'ai car à Air Bel, le travail est bien fait. L'idée n'est pas de recruter pour recruter. Puis je fais du recrutement local, nous n'avons pas de centre d'hébergement. Cette année, j'avais deux joueurs qui été passé par des centres de formation, d'anciens olympiens mais recruter des joueurs de centre de formation ne garantie pas de se maintenir dans l'élite. Je préfère mettre en lumière les joueurs de la région, qui ont le potentiel pour jouer en Nationaux.
J.O