ITW: GORDES, LE FOOTBALL AUX FOOTBALLEURS
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Julien Berangier, président et joueur de l'espérance gordienne a répondu à nos questions.
Pour commencer revenons un peu sur ton parcours en tant que joueur ?
"Gordes de poussin à séniors, Cavaillon, puis Barbentane puis retour à Cavaillon puis de nouveau Barbentane, Orange, ensuite Pernes et pour finir Gordes"
Plusieurs clubs du département donc, à plusieurs niveaux différents. Quels seraient tes 2/3 meilleurs souvenirs en tant que joueur ?
"Je vais plutôt dire des rencontres plutôt que des souvenirs des rencontres déterminantes qui m’ont permis de faire cette « carrière amateur ».
"En premier ma rencontre avec Mr Patrick Dromer mon éducateur en 18 ans qui m’a fait prendre conscience de mes qualités."
"Mr Kamal Assou mon entraîneur à Cavaillon qui m’a tellement appris sur le poste d’attaquant avec des séances individuelles jusqu’au bout de la nuit."
"Et bien sûr Mr Charly Decorzent un grand grand monsieur, exigeant très exigeant mais alors quel pied."
"Et ma dernière rencontre c’est celle avec ma femme. Ça fait 17 ans qu’elle me supporte et qu’elle supporte ma passion débordante du football mais je suis le joueur et le coach que je suis grâce à elle."
Plus de 15 années passées avec les seniors, quel est ton regard de joueur aujourd’hui sur ce milieu ?
"Je ne vais pas faire le vieux c… mais il a malheureusement beaucoup, beaucoup changé. Déjà d’un point de vue du niveau ça n’a plus rien à voir par rapport à mes débuts en séniors c’est le jour et la nuit. Et ensuite niveau mentalités les clubs sont maintenant tenus en otage par les joueurs. Des joueurs de moins en moins impliqués en tant que footballeur et dans la vie de leur club. Le football est devenu secondaire. Un joueur d’aujourd’hui préfere aller au ski, à un repas ou une balade en forêt plutôt que de jouer un match important ou pas. Chose qui était totalement inconcevable pour nous à l’époque ! J’ai loupé je ne sais combien de week-end et de repas, ma femme me le rappelle encore aujourd’hui. IL y a quelques années nous étions là, à toutes les séances d’entraînement parfois 4 par semaine, et même faire du rabe car c’était notre passion. Le joueur de nos jours n’accepte pas la critique et d’être remplacé ou remplaçant et va critiquer son coach sur les réseaux au lieu de faire comme nous le faisions tous à l’époque travailler 3 fois plus pour gagner du temps de jeu… c’est maintenant la génération internet."
"UN DIPLOME OBLIGATOIRE POUR ËTRE PRESIDENT DE CLUB "
Si tu pouvais changer quelque chose dans le football amateur ce serait quoi ?
"Les mentalités sans aucun doute la médiatisation et l'argent dans le foot ça n’arrange rien et les mentalités de certains parents qui pensent tous avoir le futur Mbappe, de certains joueurs et malheureusement de certains dirigeants .
Le football amateur va mal et ça ira de pire en pire car malheureusement n’importe quel abru…. peut devenir président d’un club de foot et faire comme bon lui semble et oublier les valeurs du club et le RESPECT, le respect des bénévoles, des joueurs et des autres clubs et souvent ils détruisent tout. Il y a des clubs où c’est déjà arrivé et ça arrivera encore. Il faut, pour protéger les clubs, que les instances mettent en place comme pour les éducateurs un diplôme obligatoire pour être président de club."
Aurais-tu des propositions à faire pour améliorer le football vauclusien ?
"Je ne suis personne pour dire quoi que ce soit mais mon regard c’est que notre football vauclusien est malade et en retard sur énormément de choses mais ce n’est pas que la faute de nos instances il y a aussi une grande part de responsabilité des dirigeants de chaque club car chacun pense qu’à soi au lieu de s’ouvrir aux autres et être solidaires dans l’intérêt de leurs jeunes joueurs et du football. C’est anormal de voir que de nos jours nous n’ayons plus des clubs « locomotives » comme c’était le cas dans le passé (MJC Avignon , Sc Orange, US Le Pontet, St Rémy, Cavaillon, Carpentras,
Pertuis…) et bon nombre de joueur Pro actuelle sorte de ces clubs « locomotif » Vidal où El Arouch du Sco pour ne citer qu’eux . À chaque coin de notre département il y avait un club locomotive maintenant nous l’avons perdu et nous le payons mise à part le club de ac vedene le pontet qui fait du bon boulot ces dernières années dans toutes les catégories c’est juste pour notre département. Et quand vous jouez en ligue vous voyez que les clubs du 13 83 ou 06 sont solidaires entre eux dans le 84 c’est la guerre des clubs c’est dommage cela nous dessert. Mais pour autant des clubs de village comme on les appelle travaillent très très bien ces dernières années et fondes des miracles avec peu de moyens financiers ou d’infrastructures. J’en veux pour preuve le club de mon ami Cylien Clément de Autre Provence qui évoluera la saison prochaine en R2 et qui a de bonnes bases chez les jeunes. Dans ces clubs de village il y a des choses à prendre et des personnes compétentes pour faire avancer les choses."
On va revenir sur ton ancienne fonction maintenant, coach principal. Comment se sont passées ces 6 années à la tête de l’équipe 1 ?
"Je retiens que du positif même si j’ai pris énormément de cheveux blancs je ne retiendrais que du positif et que de belles rencontres créent un club ce n'est pas simple et peu de personnes auraient mis une pièce sur nous y’a 6 ans 3 montées de suite 1 finale roumagoux 1 coupe Ulysse Fabre le bilan est pas mal mais 6 ans en tant que coach principal c’est un long cycle il était temps pour moi de passer la main."
Maintenant c’est au président que je m’adresse. Tu es sans doute l’un des plus jeunes présidents de club du district, si ce n’est le plus jeune. Quelles sont les valeurs qui te tiennent à cœur et que tu veux véhiculer à travers l’ESG ?
"La valeur primordiale pour moi c’est LE RESPECT. Le respect pour les joueurs pour les bénévoles et du respect pour les clubs de notre district. Nous jouons, comme je m’amuse à le dire, au niveau de la mer. Nous ne sommes que de passage dans nos clubs respectifs autant que nous ayons tous du respect mutuel afin que ça fonctionne."
Peux-tu nous en dire plus sur le quotidien d’un président de club ?
"En ce moment c’est fatigant car il y a les joueurs qui arrivent, ceux qui partent. Pareil pour les éducateurs. Je dois avouer que ce n’est pas la meilleure des périodes !"
Comment vois-tu le futur pour l’Espérance Gordienne ?
"Le club vient d’obtenir le label espoir ce qui est juste exceptionnel pour notre petit village, le but est de rendre le club pérenne et de continuer de le structurer. Nous avons la chance d’avoir des belles générations qui travaillent bien avec nos éducateurs je vois un bel avenir pour notre club."
Selon toi dans quels domaines le club a-t-il besoin de progresser ? De se perfectionner ?
"Sur l’aspect des infrastructures c’est le point ESSENTIEL de mon mandat de président. Nous n’avons pas les infrastructures en adéquation avec notre club, mais on travaille avec la mairie afin de trouver des solutions qui arriveront rapidement je l’espère."
Qu’est-ce qu’on pourrait te souhaiter pour la saison à venir ?
"Du plaisir du plaisir et du plaisir. La saison dernière a été éprouvante moralement je veux juste prendre du plaisir en tant que président et joueur."
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