SOYONS VIGILANTS!

 

Actuellement, pas un jour sans une brève de bfmtv sur les différentes affaires au sein de la FFF, malheureusement pour l'image du football et pour notre société mais heureusement pour les femmes et pour notre société.

Dans un but de vigilance et de pédagogie Gfoot souhaite apporter un éclairage sur la relation Entraineur/Joueuse et les comportements à adopter dans le foot féminin afin d'éviter à certains de briser des vies.

Il y a quelques temps, le livre "un si long silence"publié par la patineuse Sarah Abitbol, qui a accusé son ancien entraîneur Gilles Beyer de viol, déclenchant une réaction en chaîne autour du sujet tabou du harcèlement sportif. Une véritable "onde de choc".

Sarah Abitbol:

« Vous étiez mon entraîneur. Je venais d'avoir quinze ans. Et vous m'avez violée.
Il aura fallu trente ans pour que ma colère cachée se transforme enfin en cri public. Vous avez détruit ma vie, monsieur O pendant que vous meniez tranquillement la vôtre. Aujourd'hui, je veux balayer ma honte, la faire changer de camp. Mais je veux aussi dénoncer le monde sportif qui vous a protégé. Quand j'ai voulu parler, à plusieurs reprises, je n'ai pas pu le faire. Aujourd'hui, avec ce livre, je sors de ce silence assassin. Et j'appelle toutes les victimes à en faire autant.  »

En 2020, la patineuse Sarah Abitbol levait le voile sur les violences sexuelles subies par de nombreux athlètes, provoquant ainsi le #MeToo du sport. Depuis, près de 400 victimes ont elles aussi osé prendre la parole…

 Les 3 pièges de la relation entraîneur / joueuse

Le premier piège serait de croire que cet élan n’est dirigé que vers soi-même, personne privée, comme c’est le cas dans une relation équilibrée entre deux adultes. La situation pédagogique Entraineurs/Joueuses est, en effet, de type inégalitaire comme celles qui existent, par exemple, entre parents et enfants, employeur et salarié, médecin et patient…
Le pouvoir de celui qui conduit la relation, dans ces différents cas de figure, est de fait très important car il s’appuie sur des structures psychologiques très profondes, très ancrées, qui viennent de la petite enfance et qui demeurent extrêmement agissantes.

Le deuxième piège, serait de se laisser prendre à une telle relation, c’est-à-dire d’y répondre soit verbalement soit d’une manière non verbale, par exemple à travers des sourires complices, des mots ou des gestes ambigus. Cela entretiendrait chez la joueuse l’illusion que son amour peut être payé de retour…


Le troisième piège, bien entendu, serait d’y répondre complètement et de passer à l’acte. Pour le coup, le fantasme de la joueuse : « Être amoureuse de son COACH, lui plaire, le séduire », qui fait partie de son économie psychique, de sa liberté de penser, et qui lui permet de vivre dans une dimension imaginaire, ce fantasme, en se concrétisant, en se cristallisant, aurait un impact important sur son développement affectif et sa maturation sexuelle. C’est tout son édifice psychique qui serait ébranlé par cette « effraction » qui mettrait à mal les fondements de sa structure, basés notamment sur l’interdit.

 L’abus « d’autorité » envers la joueuse

Sa position d’autorité met en effet l’entraîneur, dans l’imaginaire de son élève, dans une position paternelle et, s’il rentre dans le jeu de la séduction amoureuse, il met en place psychologiquement une situation d’une grande complexité pour la joueuse. Son emprise sur elle sera, dès lors, particulièrement importante, la privant de son libre arbitre, de sa capacité de maturation et lui faisant vivre une transgression sociale et psychique importante.

La difficulté de cette situation pour l’entraîneur est qu’une réelle séduction, pour une grande part inconsciente, peut être mise en œuvre par la jeune joueuse ce qui pourrait servir de justification à l’enseignant. C’est là toute la difficulté de ce métier de relation, fait d’échanges, de proximité physique, d’élans vitaux. Or, dans cette situation, l’entraîneur, pris lui-même par son attirance pour la jeune joueuse, met en œuvre consciemment et/ou inconsciemment une séduction d’ordre sexuel qui dépasse la nécessaire « séduction pédagogique », dont nous avons déjà parlé.

Raison de plus pour que l’entraineur prenne du recul et comprenne ce qui se joue dans le psychisme de ses élèves et dans le sien, afin de favoriser ainsi leur évolution personnelle. Le faire seul est possible, mais parfois difficile voire impossible. C’est là qu’un travail de mise à distance, d’élaboration avec une tierce personne dans le cadre d’une supervision, d’un accompagnement individuel peut se révéler tout à fait essentiel pour la joueuse ou pour le joueur.

Damien, entraîneur de basket Féminin, a pris le temps de la réflexion et dressé une liste "de bons usages"

" La tendance aujourd'hui, est d'accorder du crédit à la parole de l'élève plutôt qu'à celle du coach. C'est une bonne chose, qui trouve toutefois sa limite lorsqu'un fait est dénoncé sous le coup de la colère ou de la rancœur : le coach est incriminé et l'affaire portée sur la place publique, avant même que les faits ne soient avérés. Cela peut être dangereux, et très destructeur en cas de déclaration mensongère. L'exercice de l'autorité est quant à lui régulièrement assimilé à de la dureté... en tant qu'encadrants, c'est pourtant notre rôle.

Dans le lien que j'établis avec la joueuse, je maintiens la distance : je check, je ne fais pas la bise. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux, mais je conseille à ceux qui y sont de ne pas avoir leurs joueuses comme amies. J'utilise WhatsApp et communique via des groupes, pour que tout soit à la vue de tout le monde. Et évidemment : pas de 'bisous', points de suspension ou smiley à la fin des conversations. Dans le cas d'une explication houleuse avec une joueuse qui demande de s'isoler du reste du groupe, c'est tierce personne obligatoire.

Pour conclure,rien n'est façile dans ce nouveau monde mais avec le développement du foot féminin il faudrait s'assurer que les éducateurs destinés au football féminin suivent une véritable formation "spécifique foot féminin"tant sur la pedagogie que sur l'approche préparation mentale et  car n'en déplaise nous sommes différents et vive la différence. "

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